Rappel du premier message :A trop miser sur le tout-répressif, ça leur pendait au nez. La fermeture sans sommation de Megaupload l’a déclenchée, la colère des Anonymes du monde entier s’abat aujourd’hui sur les organes de contrôle du Web, en ce qui est peut être la plus vaste attaque informatique de l’histoire du Web.
Ils ne se trompent pas de colère. Les Anonymes n’érigent pas en symbole le fondateur de Megaupload, contrairement à ce que tente d’expliquer l’Express. Anonymous s’insurge contre des méthodes contestables : fermer des entreprises et services rassemblant des millions de clients sans aucun jugement. En ce sens, les Etats-Unis avaient procédé de la même manière pour Wikileaks. Imagine-t-on le gouvernement français bloquer, sans autre forme de procès, tous les chantiers de Bouygues sous prétexte que l’entreprise est soupçonnée de corruption et favoritisme dans l’appel d’offre du futur siège du ministère de la Défense ?
Les Anonymes protestent aussi et surtout contre des pratiques technologiques, le filtrage du Web, mettant profondément en cause leur valeur première : la liberté d’expression. Par ce biais, les Etats accordent le pouvoir de censurer Internet à l’industrie du divertissement (les lois SOPA et PIPA aux Etats-Unis et l’éventuelle Hadopi 3 française). Après les lois répressives qui fleurissent dans nos démocraties et qui promeuvent l’usage de diverses formes technologies de censure du Web, l’arrêt brutal de Megaupload a été la goutte d’eau de trop pour anonymous.
La plus grande attaque de l’histoire du net ?
En un rien de temps, au moins 5000 anonymes se sont rassemblés pour la riposte. Ce qui fait déjà de cette opération l’une des plus importantes du collectif, avec l’OP Tunisia et les attaques de soutien à Wikileaks. La première phase, qui est encore en cours, s’inspire de la loi du Talion. Megaupload est inaccessible, Anonymous attaque et rend inaccessible à son tour (via des attaques en déni de service appelées DDOS) les sites qu’il juge responsable de cette crise : le FBI, le Département américain de la Justice, la Maison Blanche, mais aussi les ayants droits : Motion Picture Association of America (MPAA.org) et Recording Industry Association of America (RIAA.org). Les organismes répressifs sont aussi attaqués : l’Hadopi et son équivalent belge, mais aussi les principales Majors (Universal, Vivendi, Warner…).
La liste s’allonge d’heure en heure. Pour se rendre compte de l’effervescence et voir en direct les sites attaqués, suivre : #opMegaupload sur Twitter.
Le record de 5630 personnes en même temps a été atteint sur LOIC (Low Orbital Ion Canon, l'outil servant à faire des attaques en déni de service) pour saturer le site du FBI.
Une phase deux de l’opération est annoncée, si on ne sait pas encore précisément ce que c’est, on peut parier que ce sera de la diffusion d’informations confidentielles.
Parallèlement, Anonymous tente de remettre en ligne Megaupload, mais le FBI réagit vite et bloque les accès. On vous déconseille d’ailleurs très fortement d’essayer de vous connecter à quoique ce soit vous promettant être un renouveau de Megaupload pour l’instant, les quantités d’arnaques et pièges informatiques pullulent.
De
http://www.humanite.fr/