N'ayant pas distingué de sujet vautour à la lecture, moi, petit-être me repose sur cette ouverture. Il m'est intéressant de découvrir de nouvelles oeuvres, d'être ouverte à chacun afin de me compléter ; d'entrevoir mes pensées et de me diriger. Ainsi, j'aborde cette discussion dans un but de partages - d'échanges - de recommandations vis-à-vis de tel ou tel livre - de conseils pour ceux qui en auraient besoin par rapport à ce qui pourrait leur convenir. À vos claviers !  

Bonsoir,
Je me tourne vers vous en ce jour de janvier afin de vous faire recommandation, si vous ne l'avez pas déjà explorée, de l'oeuvre Ada ou l'ardeur | par Vladimir Nabokov. Autrefois, j'eus déjà l'occasion de m'éprendre de Lolita - qui doit-on l'admettre se situe au sein de ses plus beaux écrits - , ayant provoqué néanmoins scandale à sa sortie. Je ne sais si celui-ci peut plaire à toute personne puisqu'il relate sexualité et passion amoureuse osée, or ce sont ces éléments-là qui, pour mon étant, ont été d'une attirance extrême ; cette transdescence du meilleur et du pire/le bien et le mal, la raison et la déraison, l'esprit d'un érotisme ivre, naviguant sur une poésie paraissant aussi abstraite que concrète aux yeux du lecteur qui, perdant le fil de ses choses, ne sait où donner tête.
Les passages du récit nous démontrent une réelle profondeur, si bien qu'il se perd en lui-même - renversé dans les lettres et les espaces, comme ce que les scientifiques cherchent toujours aux trous noirs, l'irréversible chez-soi. Nabokov illustre ainsi que la sale définition caractérisant le désir n'est ce qu'elle est que lorsque nous décidons de la voir comme tel, et qu'au final, ce demeure le cas pour les autres choses également. En réalité, ce peut-être étoile des plus belles, attirante, fracassante, toute légèreté violente [si bien sûr il est de notre choix de le voir de cette manière].
" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "

Ada ou l'Ardeur publiée en 1969 quant à elle, a été le dernier livre majeur de l'auteur. C'est une épopée familiale, à la fois humoristique et passionnelle. Bien que je n'aie pas encore complètement terminé sa lecture, il m'est possible d'en dire bien des choses ; à commencer par la subjugation voyant jour dès lors que l'on y pose le regard. Cette fois-ci, à l'inverse de Lolita, l'action est déroulée dans un monde fantasmagorique nommé "Antiterra" déformation de la Terre ; les noms des protagonistes et des lieux y étant modifiés. Vladimir est un maître du jeu de mots et sait redécrire l'artificiel de manière à ce que l'on s'y trompe entre le réel et l'irréel [n'existant guère]  Egalement ravissante histoire de ciel entre enfants de même sang, il a su une fois de plus renverser au travers de cette chronique les tant mauvais songes existant vis-à-vis de l'amour incestueux. Or il n'est pas tout, car l'un de ces deux êtres propose les questions de Folie et de Temps - nous amenant à nous questionner à notre tour sur ces deux notions à ce jour floucertaines. C'est conséquemment que nous offre Vladimir Vladimirovitch Nabokov non seulement une aventure des plus entraînantes, mais aussi un fil obligeant Réfléchi. Dans l'inconscience et l'intolérance.

    " - Piètre consolation, dit Van (alors agé de quatorze ans et mourant d'autres désirs). On perd son immortalité en perdant la mémoire. Et si vous débarquez sur Terra Caelestis, avec votre oreiller et votre pot de chambre, on ne vous met pas avec Shakespeare ou même Longfellow, mais avec des crétins et des guitaristes. "