Napoléon Ier
Aller à : Navigation, rechercher
« Napoléon » redirige ici. Pour les autres significations, voir Napoléon (homonymie) et Bonaparte.
Napoléon Ier
Napoléon Ier sur le trône impérial, Ingres
Titre
Empereur des Français
18 mai 1804 – 6 avril 1814
(9 ans, 10 mois et 18 jours)
Prédécesseur Lui-même (premier Consul de la République)
Successeur Louis XVIII (roi de France)
Napoléon II (empereur des Français)
20 mars 1815 – 22 juin 1815
(3 mois et 2 jours)
Prédécesseur Louis XVIII (roi de France)
Successeur Louis XVIII (roi de France)
Napoléon II (empereur des Français)
Roi d'Italie
17 mars 1805 – 11 avril 1814
(9 ans, 0 mois et 24 jours)
Prédécesseur Lui-même (président de la République italienne)
Successeur Victor-Emmanuel II (roi d'Italie en 1861)
Protecteur de la Confédération du Rhin
12 juillet 1806 – 19 octobre 1813
(7 ans, 3 mois et 7 jours)
Prédécesseur François II (empereur romain germanique)
Successeur Confédération Germanique
Médiateur de la Confédération suisse
19 février 1803 – 19 octobre 1813
(10 ans, 8 mois et 0 jour)
Prédécesseur République helvétique
Successeur Confédération des XXII cantons
Premier Consul de la République
Napoléon Bonaparte
10 novembre 1799 – 18 mai 1804
(4 ans, 5 mois et 8 jours)
Prédécesseur Directoire
Successeur Lui-même (empereur des Français)
Président de la République italienne
Napoléon Bonaparte
26 janvier 1802 – 17 mars 1805
(3 ans, 1 mois et 21 jours)
Prédécesseur République cisalpine
Successeur Lui-même (roi d'Italie)
Biographie
Dynastie Maison Bonaparte
Nom de naissance Napoleone di Buonaparte
Date de naissance 15 août 1769
Lieu de naissance Ajaccio, (France)
Date de décès 5 mai 1821 (à 51 ans)
Lieu de décès Île Sainte-Hélène (Royaume-Uni)
Père Charles Bonaparte
Mère Maria Letizia Ramolino
Conjoint Joséphine de Beauharnais (1796-1810)
Marie-Louise d'Autriche (1810-1821)
Enfants Napoléon Bonaparte, prince impérial, roi de Rome
Héritier Napoléon François Charles Joseph Bonaparte
Empereurs des Français
Rois d'Italie
modifier
Napoléon Bonaparte, dit Napoléon Ier1, né le 15 août 1769 à Ajaccio, en Corse et mort le 5 mai 1821 sur l'île Sainte-Hélène, au Royaume-Uni, fut général, premier consul, puis premier empereur des Français. Il fut un conquérant de l'Europe continentale.
Objet, dès son vivant, d'une légende dorée comme d'une légende noire, il a aujourd'hui acquis une notoriété pour son habileté militaire (victoires d'Arcole, Rivoli, Pyramides, Marengo, Austerlitz, Iéna, Friedland, Wagram, La Moskova) et politique, mais aussi pour son régime autoritaire, et pour ses incessantes campagnes (voulues ou non) causant la mort de plus d'un million de civils, soldées par de lourdes défaites finales en Espagne, en Russie et à Waterloo, et par sa mort en exil à Sainte-Hélène sous la garde des Anglais.
Il dirige la France à partir de la fin de l’année 1799 ; il est d'abord Premier Consul du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804 puis Empereur des Français, sous le nom de Napoléon Ier, du 18 mai 1804 au 11 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815. Il réorganise et réforme durablement l'État et la société. Il porte le territoire français à son extension maximale avec 134 départements en 1812, transformant Rome, Hambourg, Barcelone ou Amsterdam en chefs-lieux de départements français. Il est aussi président de la République italienne de 1802 à 1805, puis roi d’Italie du 17 mars 1805 au 11 avril 1814, mais encore médiateur de la Confédération suisse de 1803 à 1813 et protecteur de la Confédération du Rhin de 1806 à 1813. Il conquiert et gouverne la majeure partie de l’Europe continentale et place les membres de sa famille sur les trônes de plusieurs royaumes européens : Joseph sur celui de Naples puis d'Espagne, Jérôme sur celui de Westphalie, Louis sur celui de Hollande et son beau-frère Joachim Murat à Naples. Il crée aussi un grand-duché de Varsovie, sans oser restaurer formellement l'indépendance polonaise, et soumet à son influence des puissances vaincues telles que le Royaume de Prusse et l'Archiduché d'Autriche.
Napoléon tente de mettre un terme à son profit à la série de guerres que mènent les monarchies européennes contre la France depuis 1792. Il conduit les hommes de la Grande Armée, dont ses fidèles « grognards », du Nil et de l'Andalousie jusqu'à la ville de Moscou. Comme le note l'historien britannique Eric Hobsbawm, aucune armée n'était allée aussi loin depuis les Vikings ou les Mongols et n'avait soumis autant de grandes puissances de son époque. Malgré de nombreuses victoires initiales face aux diverses coalitions montées et financées par le Royaume de Grande-Bretagne (devenue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801), l’épopée impériale prend fin en 1815 avec la défaite de Waterloo.
Peu d'hommes ont suscité autant de passions contradictoires que Napoléon Bonaparte. Selon les mots de l’historien Steven Englund : « le ton (…) qui convient le mieux pour parler de Napoléon serait (…) une admiration frisant l’étonnement et une désapprobation constante frisant la tristesse. »
Toute une tradition romantique fait précocement de Napoléon l'archétype du grand homme appelé à bouleverser le monde. C'est ainsi que le comte de Las Cases, auteur du célèbre Mémorial de Sainte-Hélène tenta de présenter Napoléon au parlement britannique dans une pétition rédigée en 18182. Élie Faure, dans son ouvrage Napoléon, qui a inspiré Abel Gance, le compare à un « prophète des temps modernes ». D'autres auteurs, tel Victor Hugo, font du vaincu de Sainte-Hélène le « Prométhée moderne ». L'ombre de « Napoléon le Grand » plane sur de nombreux ouvrages de Balzac, Stendhal, Musset, mais aussi de Dostoïevski, de Tolstoï et de bien d'autres encore.
Sommaire [masquer]
1 Biographie
1.1 Jeunesse
1.1.1 Naissance
1.1.2 Enfance
1.2 Ascension dans l’armée
1.2.1 Formation militaire
1.2.2 Les premières armes
1.2.3 Le 13 vendémiaire, le mariage et l’armée d’Italie
1.2.4 Campagne d’Égypte
1.2.5 Retour à Paris, situation de la France
1.3 Le Consulat
1.3.1 Le coup d’État
1.3.2 La Constitution
1.3.3 Du Consul à l’Empereur
1.4 L’Empire
1.4.1 La symbolique impériale
1.4.2 Napoléon et l’Église
1.4.3 L’Empire victorieux
1.4.4 Campagnes de la péninsule Ibérique et d’Autriche
1.4.5 Campagnes de Russie et d’Allemagne
1.4.6 Campagne de France
1.4.7 Les Cent-Jours
1.4.7.1 La Route Napoléon et le « Vol de l’Aigle »
1.4.7.2 Le retour au pouvoir et la défaite finale
1.5 Exil à Sainte-Hélène et mort
1.5.1 Retour de ses cendres en France (1840)
1.6 État de santé de Napoléon
2 L’héritage napoléonien
2.1 Rétablissement de l'esclavage
3 Les réalisations de Napoléon Bonaparte
3.1 Sous le Consulat
3.2 Sous l’Empire
3.3 L’œuvre législative
3.4 En architecture et urbanisme
3.4.1 À Paris
3.4.2 En dehors de l'Île-de-France
4 Regards des contemporains
4.1 Surnoms
5 Controverse
5.1 Controverses sur sa naissance
5.2 Controverses sur sa mort
5.3 Napoléon et l'islam
6 Correspondance
7 La famille
7.1 Famille d’enfance
7.1.1 Parents
7.1.2 Frères et sœurs
7.2 Mariages et enfants
7.3 Neveux et nièces
7.4 Oncle
7.5 Descendance célèbre
8 Voir aussi
8.1 Liens internes
8.1.1 Vie personnelle
8.1.2 Événements – Régimes
8.1.3 Divers
8.1.3.1 Chevaux de Napoléon
8.2 Liens externes
8.3 Bibliographie
8.3.1 Mémoires de Napoléon
8.3.2 Éditions de la correspondance
8.3.3 Écrits de jeunesse
8.3.4 Sur Gutenberg.org
8.3.5 Témoignages
8.3.6 Ouvrages de fiction
8.3.7 Études historiques classiques
8.3.8 Ouvrages modernes
8.3.9 Napoléon et Joseph Fouché
8.3.10 Iconographie
8.4 Filmographie sélective
8.5 Jeux vidéo
8.6 Musées
8.7 Notes et références
9 Chronologies
Biographie
Jeunesse
Naissance
Le Blason de la famille Bonaparte (avant Napoléon Ier).
Portrait de Charles Bonaparte, père de Napoléon.
Napoléon Bonaparte naît à Ajaccio, dans la maison familiale, (transformée aujourd'hui en musée3), le 15 août 1769, un an après le traité de Versailles par lequel Gênes cède l'île à la France. Il a pour nom de baptême Napoleone di Buonaparte, et fut baptisé à la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption d'Ajaccio, (acte du 21 juillet 1771, mais sur son acte de mariage avec Joséphine de Beauharnais, il signa Napoleone Buonaparte). Issu d’une famille faisant partie de la noblesse de robe italo-corse dont la présence sur l'île est attestée depuis le xvie siècle4 (Maison Bonaparte d’origine toscane[réf. nécessaire]), il est le quatrième enfant (second des enfants survivants) de Carlo Maria Buonaparte, avocat au Conseil supérieur de l'île, et de Maria Letizia Ramolino. Son prénom, Napoleone (ou Nabulione selon la graphie corse5), lui est donné en mémoire d'un oncle mort à Corte en 17676.
Enfance
Enfant, sa mère le décrira plus tard comme le plus intrépide. À Sainte-Hélène, Napoléon rapportera à Las Cases qu'enfant, il était « turbulent, adroit, vif et preste à l'extrême ».
En janvier 1779, âgé de neuf ans et demi, Napoléon Bonaparte quitte la Corse pour entrer au collège d'Autun. L'abbé Chardon, l'un de ses professeurs, le décrit comme un enfant « sombre et pensif, qui ne s'amusait avec personne et se promenait ordinairement seul ». Ne sachant parler que le corse en entrant au collège, « il apprit en trois mois le français, au point de faire librement la conversation et même de petits thèmes et de petites versions », selon l'abbé Chardon7.
Fin mai, il fut admis à l'école militaire de Brienne-le-Château, dirigée par les minimes, où il revêt l'uniforme.
Il mesurait 1m68, plus que la moyenne masculine de l'époque qui ne cessera d'augmenter mais qui ne sera toujours qu'à 1m65 à la première guerre mondiale.
Ascension dans l’armée
Formation militaire
Le 8 juin 1777 Charles Bonaparte est élu député de la noblesse de Corse, en cette qualité, il fait partie de la députation que l’Assemblée générale des États de la Corse envoie à Versailles auprès du roi Louis XVI. Le 15 décembre 1778, il part pour Versailles où Louis XVI le reçoit en audience une seconde fois8, la première rencontre avec le roi datant de 1776.
À cette occasion, le comte de Marbeuf, gouverneur de l'île, fait obtenir, auprès du ministre de la guerre le prince de Montbarrey, une bourse pour faire entrer le deuxième fils de Charles à l'école militaire, son frère aîné Joseph étant destiné à suivre une carrière ecclésiastique9.
Le 1er janvier 1779, Charles Bonaparte fait entrer provisoirement ses deux fils Joseph et Napoléon au collège d’Autun. Napoléon y reste trois mois, le temps pour son père de faire les démarches pour le faire admettre à l'école militaire, devant pour cela fournir les preuves de sa noblesse et de quatre degrés d'ancienneté pour obtenir la bourse du roi10. Le dossier fut examiné par le juge d'armes Antoine-Marie d'Hozier de Serigny11. Charles Bonaparte ayant fourni les preuves de noblesse de la famille, Napoléon est agréé par le ministère de la Guerre pour entrer au collège militaire de Tiron, mais, suite à des défections, il est finalement admis à l’École royale militaire de Brienne-le-Château (Aube)11.
Napoléon y entre le 15 mai 1779 en classe de septième12. C’est l’un des douze collèges de France qui accueillent les enfants de la petite noblesse. Il va y rester cinq ans. Considéré comme bon élève, particulièrement doué pour les mathématiques, Bonaparte n’aurait pas été très apprécié de ses camarades notamment à cause de son admiration pour Pascal Paoli13. Il montre déjà une propension à l’art du commandement, en organisant des jeux militaires dont il prend la tête. Une bataille de boules de neige, qu'il aurait dirigée un hiver, fait partie de sa légende14. Son frère Joseph, ayant abandonné son projet d'entrer au séminaire, étudie le droit, Lucien entre au séminaire d’Aix-en-Provence et ses sœurs sont éduquées par Mme Campan.
Son père lui rend visite le 21 juin 178415. Le 22 septembre de la même année, le sous-inspecteur des écoles Marie-Antoine-Sérapion Reynaud des Monts fait passer aux élèves cadets de Brienne l'examen d'entrée à l'École militaire de Paris, où après un an d'études ils pourront être affectés à un régiment d'artillerie, de génie, ou de la marine16. Napoléon est jugé apte à y entrer ainsi que quatre de ses condisciples. Il quitte l'école le 17 octobre et arrive cinq jours plus tard à Paris où il intègre la compagnie des cadets gentilshommes17. Le 24 février 1785, Charles Bonaparte meurt d'un cancer de l'estomac ; le rôle de chef de la famille échoit à l'aîné Joseph, mais Napoléon le juge d'un caractère trop faible pour diriger la famille18. En septembre, il passe l'examen de sortie de l'école afin d'intégrer un régiment d'artillerie, interrogé par le mathématicien Pierre-Simon Laplace. Il est reçu lieutenant en second, (42e sur 58) à l’examen de l’artillerie, et reçoit l’ordre de rejoindre la destination qu’il a choisie, le régiment d'artillerie de la Fère alors en garnison à Valence19.
Il quitte Paris pour Valence le 30 octobre 1785. Le 15 septembre 1786, sept ans et neuf mois après son départ, il repose les pieds sur l’île de Corse à l’occasion de son congé de semestre. Le 1er juin 1788, il s’embarque pour rejoindre son régiment de La Fère en garnison à Auxonne et apprendre son métier d’artilleur. Dans ses loisirs, il travaille assidûment. Ses nombreuses lectures, qu’il accompagne de Notes20 témoignent du sens dans lequel il a dirigé ses études et des sujets qui l’ont particulièrement attiré. Il quitte Auxonne, pour un congé de semestre au début du mois de septembre 1789. Le 11 ou 12 février 1791, la fin de son congé le ramène dans la cité auxonnaise qu’il quitte définitivement le 14 juin 1791.
Article détaillé : Séjour de Napoléon Bonaparte à Auxonne.
Les premières armes
Lorsque la Révolution éclate en 1789, le lieutenant Bonaparte a 19 ans. Il est présent depuis le 15 juin 1788 au régiment de La Fère, alors à l'école royale d'artillerie à Auxonne dirigée par le maréchal de camp-baron Jean-Pierre du Teil. Ce dernier lui confie la répression de la première émeute locale qui éclate le 19 juillet 1789.
Présent ponctuellement à Paris, le jeune officier est spectateur de l’invasion des Tuileries par le peuple le 20 juin 1792 et aurait manifesté alors son mépris pour l'impuissance de Louis XVI. Ce dernier signe quelques jours plus tard son brevet de capitaine, un de ses derniers actes publics.
Napoléon retourne à plusieurs reprises en Corse, où les luttes de clans avaient repris, les paolistes soutenant la monarchie à l’anglaise, et les Bonaparte la Révolution. Napoléon se fait élire lieutenant-colonel de la Garde nationale en mars 1792, en arrachant de force l’accord du commissaire du gouvernement. C'est à ce poste de commandant en second du bataillon Quenza-Bonaparte qu'il fait ses premières armes en février 1793, participant à la tête de l'artillerie à l'expédition de La Maddalena. Malgré l'efficacité et la détermination de Napoléon, l'opération commandée par Colonna Cesari, un proche de Paoli, est un échec cuisant. Cet événement et l’exécution du roi en janvier 1793 attisent la division avec les paolistes, provoquant une révolte des indépendantistes.
Les désaccords entre Paoli et Bonaparte s'accentuent et à la suite d'une lettre de Lucien Bonaparte à la Convention pour dénoncer Paoli, la famille de Napoléon, dont la maison a été mise à sac, est contrainte de quitter l'île précipitamment à destination de Toulon, le 10 juin 1793. Peu après l'arrivée des Bonaparte dans le (nouveau) département du Var, la région se révolte contre la Convention et Toulon est livrée aux Britanniques par la population.
Capitaine d’artillerie, Bonaparte y est envoyé à l'automne 1793 et obtient, à la demande des commissaires Augustin Robespierre et son compatriote Salicetti, le commandement de l'artillerie, avec le grade de chef de bataillon. Il y rencontre de jeunes officiers comme Marmont, Junot ou Victor. Il s'y oppose aussi à Louis Fréron, qui, par sa mauvaise gestion des affaires militaires, contribue au lancement de sa carrière. Après l'échec d'un assaut contre Toulon, Napoléon soumet un plan d'attaque au général Dugommier qui permet la reprise de la ville aux troupes royalistes et britanniques le 18 décembre. Ses ordres contribuent à forcer la flotte britannique à quitter la rade de Toulon et à priver ainsi les insurgés d'un soutien précieux. Il est fait général de brigade le 22 décembre. Après cette victoire, il sert en Italie.
Ses amitiés avec les jacobins lui valent d’être brièvement arrêté après la chute de Robespierre le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794). voila une petit partie de se que dit wikipedia a sont sujet merci wiki